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Naturopathie et micronutrition des troubles digestifs et intolérances à l'histamine à Lyon et en distanciel

En Maud' Naturo, naturopathie à Lyon

TDAH-3 et microbiote intestinal


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 Le TDAH est un trouble assez répandu et souvent mal compris. Cet article vous présente :

  • les manifestations du trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité - TDA(H)
  • ses composantes génétiques
  • la neuro inflammation, les neurotransmetteurs dysrégulés et les récepteurs H3 de l'histamine
  • le rôle du microbiote intestinal et des mitochondries 
  • les facteurs environnementaux qui influencent le développement du trouble de l'attention
  • les solutions concrètes et efficaces proposées par l'accompagnement micronutritionnel

Le TDAH

Le TDAH est un trouble du neuro développement qui concerne environ 5% des enfants dont majoritairement les garçons. Les enfants considérés comme agités, dissipés et impulsifs peuvent en fait subir un état de neuro inflammation chronique qu'il convient de prendre en charge le plus précocement possible.

Les travaux de neuro imagerie cérébrale ont mis en évidence des anomalies de développement dans le cortex préfrontal. Certaines régions du cerveau murissent normalement mais avec en moyenne un retard de 3 ans par rapport à un schéma normal. Le TDAH ne se caractérise donc pas par une déviance de maturation corticale mais par un retard.

Le TDAH se présente sous 3 formes :

Mixte : le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité / impulsivité

Inattentif : les symptômes d’inattention sont prédominants

Hyperactif/Impulsif : les symptômes d’hyperactivité-impulsivité sont prédominants

Les 3 dimensions cliniques associées au TDAH sont : 

 - L’inattention avec difficulté à maintenir son attention dans la durée. L’individu se laisse distraire facilement par des bruits, des mouvements etc ce qui entraine une mauvaise gestion du temps.

- L’impulsivité avec une incapacité à attendre pour prendre la parole ou à différer une action. Egalement une difficulté à gérer ses émotions et à garder son calme. Le sujet réagit fortement aux injustices perçues comme intolérables. 

- L’hyperactivité avec un besoin de bouger, parler et faire du bruit sans cesse. Ce comportement semblerait plus présent chez les garçons d’une manière générale. 

Le diagnostic peut être évoqué lorsque les troubles persistent pendant plus de 6 mois et qu’ils entraînent des difficultés cliniques significatives sur la qualité de vie de l’enfant sur les plans scolaires, relationnels et sociétaux.

Ces classifications peuvent être intéressantes et utiles aux professionnels de santé dans leur diagnostic mais retenez que le dénominateur commun est la neuro inflammation. Et c'est ce paramètre et ses intrications avec le microbiote intestinal, les mitochondries et les facteurs environnementaux que je vais développer dans cet article. 

Les troubles associés au TDAH

Le TDAH est souvent associé à d’autres troubles pouvant être consécutifs tels :

  • Des troubles de l’apprentissage liés à la faible capacité de concentration
  • Des troubles émotionnels : l’enfant se sent incompris, « différent » voire rejeté. Souvent l’enfant ne comprend pas lui-même son propre comportement
  • Des troubles alimentaires : alimentation souvent grasse et sucrée qui peut engendrer de l’obésité
  • Des troubles du sommeil (l'apnée du sommeil est souvent présente)
  • Des troubles du comportement
  • Des dépressions liées au sentiment de dévalorisation
  • Des comportements excessifs : à l’adolescence et à l’âge adulte, les risques d’addictions semblent majorés = alcool, tabac, drogue… 

Ces troubles peuvent conduire à l'isolement familial car les parents et la fratrie sont épuisés et impuissants. Les parents peuvent, à tort, être considérés comme laxistes et leurs enfants "infernaux". Or ces enfants ne sont ni "mal élevés ni capricieux" mais en souffrance. 

D'où l'importance d'accompagner ces enfants ainsi que leurs parents le plus tôt possible. Idéalement avant la conception à l'aide d'un bilan micronutritionnel réalisé par les futurs parents. La période prénatale est extrêmement importante pour la construction et le devenir du futur être humain. C'est la période où l'épigénétique est la plus sensible. 

Les causes génétiques du TDAH

Toute affection ayant une ou plusieurs causes, celles associées au TDAH semblent plurielles : génétique, neurologique, biochimique et environnementale.

Parmi celles-ci le facteur génétique semble majeur car les méta analyses ont mis en évidence qu'il existe environ 7 300 variantes génétiques communes qui augmentent le risque de TDAH. Il est particulièrement intéressant de noter que la grande majorité de ces variantes - 84 à 98 % - ont également une influence sur d'autres troubles, tels que l'autisme, la dépression et la schizophrénie. 27 variantes génétiques à risque sont exprimées dans le cerveau et les neurones pour le trouble neurodéveloppemental courant du TDAH.

Parmi ces variantes, on peut citer 7 gènes qui semblent les plus associés au TDAH :

- le gène du récepteur à la dopamine DRD4

- le gène du récepteur à la dopamine DRD5

- le gène transporteur de la dopamine DAT

- le gène de la dopamine bête-hydroxylase DBH

- le gène transporteur de la sérotonine 5-HTP

- le gène 1B du récepteur de la sérotonine HTR1B

-le gène SNAP25 (synaptosomal-associated protein 25) produisant une protéine essentielle à la neurotransmission

Les conséquences biochimiques de ces facteurs génétiques sont des déficits en neurotransmetteurs  qui sont des molécules qui transmettent des signaux entre les neurones (cellules nerveuses) dans le système nerveux. Les neurotransmetteurs déficitaires dans certaines régions du cerveau chez les sujets TDAH sont les catécholamines (adrénaline, noradrénaline et dopamine) et la sérotonine, avec pour conséquence des difficultés liées à la concentration, l’apprentissage et la modulation des comportements.

Les récepteurs H3 de l'histamine

L'histamine est surtout connue dans les allergies. C'est une molécule produite par les cellules du système immunitaire comme les mastocytes et les basophiles en réponse à une réaction allergique ou à une inflammation.

L'histamine est également un neurotransmetteur (transmission de messages entre les cellules nerveuses) excitateurC'est le neurotransmetteur de la mémorisation, de l'éveil et de la vigilance. L'histamine cérébrale favorise l'acuité intellectuelle. Dans le cerveau, l'histamine est produite par les neurones du noyau tubéro-mamillaire. Cette histamine cérébrale se dépose sur ses récepteurs qui sont les récepteurs H3. Ces derniers sont des récepteurs présynaptiques qui contrôlent la libération d'autres neurotransmetteurs :

  • l'acétylcholine
  • la noradrénaline
  • la dopamine
  • la sérotonine
  • le glutamate
  • l'histamine (auto régulation)

Les récepteurs H3 sont très présents dans le striatum, le cortex, l'hippocampe et l'hypothalamus où ils régulent la vigilance, l'attention, le sommeil, la perception de la douleur, la mémoire, le tonus postural et le comportement alimentaire.

Lorsqu'il y a une neuro inflammation, les cellules immunitaires résidentes du cerveau (microglie et astrocytes) libèrent des médiateurs inflammatoires. Cette activation immunitaire va engendrer la libération de cytokines pro inflammatoires dont l'histamine. Plus la microglie est activée et plus la réaction inflammatoire va libérer de l'histamine dans le cerveau. C'est ainsi que les récepteurs H3 deviennent contre-productifs. L'activation excessive des récepteurs H3 réduit alors la libération des autres neurotransmetteurs et inhibent la production d'histamine elle-même (auto-récepteurs inhibiteurs). Ce processus entraine des symptômes tels que la somnolence, la lenteur cognitive, l'inattention... 

L'enzyme qui dégrade l'histamine en intra cellulaire est la HNMT (histamine N-méthyltransférase). Cette enzyme est très présente dans le système nerveux central où la DAO est absente (diamine oxydase > enzyme qui dégrade l'histamine dans la lumière de l'intestin). La HNMT inactive l'histamine en la méthylant c'est-à-dire en ajoutant un groupe méthyle CH3 à l'histamine. Cette étape nécessite une méthylation optimale dépendant du statut en vitamines B6, B9 et B12, zinc principalement. L'histamine rendue inactive est la N-méthylhistamine qui est ensuite prise en charge par la MAO B (une monoamine oxydase) qui est l'étape essentielle pour finir d'inactiver l'histamine au niveau du système nerveux central. Toute enzyme peut être soumise à des variations génétiques rendant certaines fonctionnalités plus ou moins performantes. 

Notez que la MAO B génère beaucoup de stress oxydant (des radicaux libres) qui à son tour peut majorer la neuro inflammation.

Les processus de méthylation nécessitent également la bonne fonctionnalité de la voie de la bioptérine (BH4) qui permet une synthèse de dopamine et de sérotonine

Les processus de méthylation sont donc indispensables dans la synthèse de dopamine et de sérotonine et les enfants présentant un trouble de l'attention présentent souvent des taux déficitaires de SAMe qui est considéré comme "le donneur de méthyles universel". 

L'histamine est produite dans tous les tissus de l'organisme et limiter son accumulation dans les cellules est la première des stratégies à mettre en place. Une dysbiose intestinale peut également majorer l'inflammation systémique et envoyer des cytokines inflammatoires - dont l'histamine - au cerveau en altérant la perméabilité de la barrière hémato encéphalique. 

Lactate et GABA / glutamate dans le TDAH

Le cerveau consomme 20% de l’énergie du corps au repos et ses besoins en énergie sont immenses. Le lactate est la principale source d’énergie pour que les neurones répondent rapidement. Dans le cas du TDAH, les astrocytes ne sont pas capables d’en produire en capacité suffisante pour répondre rapidement aux brèves demandes en cas de besoins accrus. La quantité insuffisante de lactate génère entre autres une mauvaise restauration des gradients ioniques à travers les membranes neuronales. Cette capacité altérée à maintenir les gradients électrochimiques dans le TDAH entrave l’élimination du glutamate du liquide extracellulaire. Le glutamate agit principalement sur les récepteurs NMDA (N-méthyl-D-aspartate) qui sont hautement perméable au calciumL'entrée de calcium à travers ces récepteurs déclenche diverses cascades de signalisation intracellulaire. En excès le glutamate est excitotoxique. Les récepteurs NMDA sont bloqués par les ions magnésium ce qui permet d'équilibrer l'excitabilité de ces récepteurs. 

Le glutamate est donc neuro excitateur et le GABA qui vient le moduler semble déficitaire chez les personnes TDAH. L’enzyme glutamate décarboxylase (GAD), présente dans les terminaisons axonales GABAergiques, nécessite de la vitamine B6 qui se trouve souvent déficitaire chez les sujets TDAH.

Le rapport glutamine / glutamate semble également pris en défaut. Ces deux acides aminés jouent des rôles très importants dans le système nerveux central. La glutamine est le précurseur du glutamate qui est le neurotransmetteur excitateur le plus abondant dans le cerveau. Celui-ci est essentiel pour l'apprentissage et la mémorisation. 

Des études récentes ont montré que les taux de glutamate et de glutamine dans les cerveaux des personnes atteintes de TDAH diffèrent des individus neurotypiques. Un déséquilibre entre la balance GABA / glutamate en défaveur de GABA - neurotransmetteur modulateur- est souvent associé au TDAH.

Et nous avons compris précédemment que les récepteurs histaminiques H3 régulent le glutamate.

Microbiote intestinal et TDAH

Il est désormais impossible de nier le rôle du microbiote intestinal dans les déséquilibres de type neuro-inflammatoires.

L’étude du microbiote intestinal a mis en évidence une bactérie du genre Bifidobactérium responsable d’une abondance en phénylalanine, associée à un ralentissement de l’anticipation de la récompense, caractéristique des sujets TDAH.

Une étude récente a mis en évidence des concentrations plasmatiques plus faibles d'acides gras à chaîne courte (AGCC) chez les patients atteints de TDAH (acide formique, acétique, propionique et succinique). Les AGCC sont des métabolites exerçant des actions protectrices systémiques (au niveau digestif et dans tout l'organisme).

Une faible abondance des familles du Phyla des FIRMICUTES en particulier de Faecalibacterium PRAUSNITZII principal producteur de butyrate (acide gras à chaine courte aux propriétés anti inflammatoires locales et systémiques qui passe la barrière hémato encéphalique) a été identifiée dans le microbiote intestinal des sujets TDAH.

Une plus forte abondance de DIALISTER a également été mise en évidence dans le microbiote de sujets neuro atypiques, ce qui peut majorer les troubles anxieux.

La surabondance d’espèces fongiques, notamment le candida albicans a également été démontrée chez 80% des enfants diagnostiqués. Or ce champignon affecte la qualité de la barrière intestinale, impacte le métabolisme de la sérotonine et le fonctionnement du nerf vague impliqué dans la communication de l’axe intestin-cerveau, provoquant une inflammation systémique et cérébrale.

De surcroit, la prolifération excessive du candida albicans va produire de l'acétaldéhyde en excès qui va perturber la production de dopamine. Un apport de diamine oxydase (DAO = enzyme permettant la dégradation intestinale de l’histamine) et de molybdène favorise la dégradation de l'acétaldéhyde en acétate. L'apport de sulfates est bienvenue car la candidose épuise les sulfates de l'organisme.

Le déséquilibre du microbiote intestinal chez le sujet TDAH semble également corrélé à une faible activité de la diamine oxydase (DAO). Nous avons vu précédemment que cette enzyme assure la dégradation de l'histamine dans la lumière de l'intestin. Il semblerait que ce phénomène puisse être aggravé par la prise de certains traitements du TDAH, créant ainsi une boucle pernicieuse.

Les observations cliniques montrent qu'un régime pauvre en histamine et la prise de DAO exogène (en complément alimentaire) peuvent réguler à la baisse certains symptômes affectant les sujets TDAH

Les mitochondries et le TDAH

Des recherches récentes évoquent également un dysfonctionnement mitochondrial en lien avec les troubles de l'attention.

La mitochondries sont des organites spécialisés responsables de la production d'énergie dans nos cellules. Plus les organes produisent de l'énergie (coeur, cerveau, foie...) plus les mitochondries sont nombreuses dans les cellules de l'organe. Un phénomène d'endosymbiose est à l'origine des mitochondries. Il y a 1 à 2 milliards d'années de cela, une bactérie aurait été englobée dans une cellule eucaryote et une relation symbiotique se serait créée offrant ainsi un meilleur rendement énergétique à la cellule hôte.

Dans le cerveau, les mitochondries produisent l’énergie nécessaire à la libération des neurotransmetteurs, qui permettent la communication entre les neurones. Ce processus nécessite des quantités considérables d’énergie. Si notre métabolisme ne fonctionne pas correctement, il peut affecter la communication entre nos neurones, ce qui peut se manifester de différentes manières : soit trop de neurotransmetteurs, ce qui provoque un épisode d'agitation, soit trop peu, ce qui se traduit par une dépression (dans le sens d'une baisse du métabolisme).

Les mitochondries interviennent également dans la synthèse de GABA qui est un neurotransmetteur modulateur du glutamate (excitateur). Le glutamate doit être décarboxylé en GABA par l'enzyme acide glutamique décarboxylase. Cette réaction chimique nécessite de l'énergie. Les mitochondries fournissent donc l'énergie nécessaire à la synthèse finale du GABA.

Les mitochondries sont également associées à notre système immunitaire. Si notre corps lutte contre une inflammation, les mitochondries déclenchent la production de protéines appelées cytokines pour la combattre. L'histamine est une cytokine inflammatoire qui va libérer des radicaux libres et donc majorer le stress oxydant. Un excès de cytokines peut donc provoquer une neuro-inflammation et nuire aux mitochondries

Les mitochondries dysfonctionnelles sont à la fois sources et cibles de radicaux libres favorisant la neuro inflammation et perturbant la neurotransmission. Une étude récente met en évidence le rôle de mitochondries dysfonctionnelles dans les troubles de l'attention.

Notre microbiote intestinal "communique" avec nos mitochondries (qui ont une origine bactérienne) et inversement.

Les facteurs environnementaux en lien avec le TADH

Au delà des facteurs génétiques, l'épigénétique tient une place capitale pour moduler l'expression de prédispositions génétiquesElle module l'expression des gènes par des modifications chimiques réversibles sans altérer la séquence d'ADN. Pour simplifier, la génétique propose et l'épigénétique dispose. Nous pouvons être porteurs de gènes défavorables qui pourront rester silencieux (éteints) grâce à notre hygiène de vie. Parmi les facteurs environnementaux, il semble que certaines conditions pré natales puissent favoriser le TDAH des progénitures comme :

- l’exposition de la maman à la pollution

- la consommation de tabac et d’alcool 

- la carence maternelle en iode

- la prise de paracétamol (acétaminophène) pendant la grossesse

- la prématurité

- un manque d’oxygène à la naissance > hypoxie, cordon autour du cou

- un poids insuffisant à la naissance

- un trauma crânien 

Ajoutons à cela l'impact du Early life stress (stress du début de vie) qui entraine une mutation du gène CRHR1 (Corticotropin-Releasing Hormone Receptor 1) influençant l'axe hypothalamo-hypophysaire surrénalien de l'individu en devenir. Ce stress précoce va induire une diminution du BDNF (facteur neurotrophique qui joue un rôle crucial dans la croissance et la maintenance des neurones) et une dégradation accélérée de la sérotonine dans le cerveau (plus d'anxiété).

L’exposition des enfants aux écrans avant 3 ans, les additifs alimentaires, la carence en oméga 3, les adjuvants des vaccins (mercure, hydroxyde d’aluminium +/- graphène) et les antibiothérapies à répétition sembleraient favoriser les troubles de l'attention. 

L'apnée du sommeil fréquente chez les sujets TDAH

L'apnée du sommeil chez les sujets souffrant de TDAH est une problématique fréquente mais peu connue et mal identifiée. Cette affection est définie comme un trouble respiratoire pendant le sommeil. Une obstruction partielle prolongée des voies respiratoires et/ou une obstruction complète intermittente interrompt la ventilation normale.

L’apnée se produit parce que les muscles de la langue ne peuvent pas la maintenir au palais sous la pression négative générée lors de l’inspiration. Cela produit alors une occlusion des voies respiratoires et une apnée. Au fil du temps l'enfant respire alors par la bouche.

Une intolérance à l'histamine peut être sous-jacente en créant une hypertrophie des muqueuses nasales via l'oedème inflammatoire. Il est très important d'éviter les allergènes et de proposer une diète adaptée. Voire la prise d'anti histaminiques selon les conseils du médecin.

L'apnée du sommeil engendre de l'hypoxie cérébrale. A terme, ce phénomène peut perturber la mémoire de travail, le contrôle du comportement, l’analyse, l’organisation et l’auto-régulation de la motivation. Mais également d’autres fonctions comme la régulation de l’éveil, du sommeil ce qui, bien entendu, affecte l’attention.

Un enfant avec une respiration sifflante, qui se réveille fatigué, qui ronfle et / ou sujet aux allergies doit être rapidement pris en charge.

Et les adultes ?

Le TDAH apparaît généralement pendant l'enfance et c'est précisément à l'âge adulte que les symptômes s'améliorent. Mais 2 à 3 % des adultes finissent par recevoir un diagnostic de TDAH.

Les traitements médicamenteux du TADH

Les traitements conventionnels associent généralement la thérapie comportementale et psychologique et la pharmacothérapie. Le médicament le plus prescrit est un psychotrope de la classe des amphétamines. Il s’agit du méthylhénidate plus connu sous les noms commerciaux de Ritaline, Rilatine, Biphentin, Concerta, Quasym, Medikinet qui est un puissant psychostimulant inhibiteur mixte de recapture de la dopamine et de la noradrénaline. A ce titre, le méthylphénidate est soumis à la réglementation des stupéfiants avec les obligations que cela impose pour la délivrance de ces produits.

Notez que 20 à 30% des enfants ne répondent pas à cette médication qui par ailleurs peut provoquer des effets secondaires non négligeables tels que le mentionne le Vidal :

  • Des mouvements anormaux, tics, agressivité, comportement hostile, agitation, anxiété, manque d’appétit ou refus de manger, hallucinations, dépression ++, aggravation de l’hyper activité, modification de l’humeur
  • Accélération du cœur, palpitations, troubles du rythme cardiaque, augmentation de la tension artérielle maux de tête importants, engourdissement, faiblesse ou paralysie d’un membre, troubles de la coordination, de la vision, de la parole ou de la mémoire pouvant être le signe d’un trouble cérébral
  • Ralentissement de la croissance lors de traitement prolongés chez l’enfant

Le Vidal mentionne également de nombreuses contre-indications à la prise de ce médicament. Globalement, ce médicament semble produire les effets escomptés pendant 8 heures. L’enfant se sent apaisé, « posé » et peut accomplir les tâches sans procrastiner. Mais la perte d’appétit inhérente à cette médication est un réel problème.

Une approche complémentaire à la médication trouve tout son sens. La psycho éducation et les thérapies psycho comportementales semblent bénéfiques.

Les approches complémentaires

Nutrition pour limiter la neuro inflammation

La micronutrition propose un accompagnement complémentaire à l'allopathie. L'axe thérapeutique prioritaire est de moduler la neuro inflammation et d'apporter les substrats indispensables à la neurogénèse.

Voici quelques règles d’hygiène de vie de base :

Réduire le sucre raffiné pour éviter les variations des pics de glycémie et éviter les mauvaises graisses au bénéfice des graisses riches en oméga 3 permet de moduler l'état inflammatoire de bas grade.

Les céréales à gluten peuvent être limitées voire bannies en raison de la prévalence des personnes cœliaques non diagnostiquées semblant présenter un risque accru de TDAH par rapport à la population générale.

Les polluants et toxiques environnementaux ainsi que les additifs alimentaires sont à proscrire. Particulièrement ceux-ci :

  • les colorants E102 Tartrazine, E104 Jaune de Quinoméline, E110, E120, E122, E127, E128, E129 et les conservateurs E210 acide benzoïque, E211 Benzoate de sodium

Renouer avec une alimentation simple et préparée par soi-même reste la meilleure des options.

Notez que certains aliments contiennent des peptides opioïdes qui interagissent avec les récepteurs d'opiacés dans le cerveau et ont un effet sédatif sur le système nerveux. Ces peptides opioïdes ont la capacité de modifier l'action des autres neurotransmetteurs et de perturber la biochimie cérébrale. Les plus connus sont :

  • le gluten des céréales est riche en gliadomorphine et en glutéomorphine
  • les produits laitiers sont riches en casomorphines
  • le soja contient des soymorphines
  • le riz apporte de l'oryzatensine
  • les oeufs et le boeuf sont sources d'albumine
  • les épinards sont riches en rubiscolines

Les parents d'enfants avec autisme retirent instinctivement certains de ces aliments car les réactions de leurs progénitures sont souvent flagrantes.

Les diètes spécifiques pour le TDAH

L'idée n'est pas de diaboliser inutilement certains aliments. Chaque diète doit être individualisée et conduite sous la surveillance d'un thérapeute. 

De manière plus extrême, certaines diètes ont fait leurs preuves mais restent peu aisées à suivre dans la durée et encore moins compatibles avec la vie sociale, qui plus est celle d’un enfant.

- L’alimentation hypo toxique connue des naturopathes

- Le régime GAPS qui élimine les sucres, céréales, les légumes secs, les amidons, les féculents et le lactose proposée par le Dr CAMPBELL 

- La diète Herta Hafer basée sur l’éviction des phosphates, des acides citriques et maliques

- La diète low histamine

C'est bien la réduction de la charge alimentaire en histamine qui me semble la plus intéressante. Nous avons compris que l'histamine en excès majore l'inflammation et la neuro inflammation et que les sujets TDAH auraient une activité réduite de dégradation de l'histamine (DAO peu active). Cette diète propose de consommer des aliments les plus frais possible en évitant ceux fermentés, fumés et séchés. Les bocaux et conservations longues au réfrigérateur sont également à éviter. La tomate, les épinards, les aubergines et le chocolat sont les plus riches en histamine. Pour d'amples informations sur l'histamine vous pouvez consulter le site du Dr WETCHOKO et le site HISTALIVE.

L'accompagnement du TDAH par la micronutrition

La micronutrition complète la nutrition en s'appuyant idéalement sur des analyses biologiques et fonctionnelles. Cela permet de mettre en évidence des déficits en certaines vitamines et minéraux et de proposer des supplémentations parfaitement individualisées.

Les points d'investigation prioritaires sont : la neuro inflammation et le microbiote intestinal.

La barrière hémato encéphalique (BHE) doit être imperméable au passage de toxines dans le cerveau au risque d'activer la microglie et de majorer la neuro inflammation. Un microbiote intestinal déséquilibré va modifier l'intégrité de la barrière hémato encéphalique. Ses métabolites vont soit renforcer les jonctions serrées de la BHE (butyrate) soir l'altérer (paracrésol) en cas de dysbiose. Leaky brain cf leaky gutLes excès d'histamine systémique (dans l'organisme) favorisent la perméabilité cérébrale. A l'inverse, un microbiote intestinal eubiotique va protéger de la neuro inflammation. Des tests fonctionnels du microbiote intestinal peuvent être proposés surtout si l'enfant se plaint de troubles digestifs. 

Pour rappel, les enfants ne sont pas des adultes miniatures et il convient d'adapter impérativement les propositions de complémentation à l'âge et au métabolisme de chaque enfant. Certains sont des métaboliseurs lents c'est-à-dire qu'ils ont du mal à détoxifier certaines molécules produites de manière endogène. Un apport massif et inadapté de molécules exogènes serait totalement inapproprié et contre-productif.

Voici quelques suggestions de complémentation micronutritionnelle qui pourrait être à discuter avec le thérapeute.

  • OEA ou oleyléthanolamide extrait de l'huile d'olive > c'est une molécule para cannabinoïde qui diminue la neuro inflammation et va ainsi moduler les récepteurs histaminiques H3 qui vont réguler la libération des autres neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine etc et l'histamine) - l'OEA agit également sur le GLP de l'intestin qui stabilise les mastocytes intestinaux et réduit les douleurs digestives - l'OEA est aussi connu pour booster la bactérie d'intérêt Akkermansia muciniphila qui régule la production de mucus protecteur de nos muqueuses et qui assure un ancrage aux bactéries protectrices > à proposer en début de journée afin de ne pas perturber le sommeil 
  • idéalement associée à la lutéoline riche en polyphénols qui d'après une étude récente "possède des propriétés antioxydantes et des effets immunorégulateurs et semble donc appropriés dans le traitement du TDAH".
  • Les oméga 3 et les phospholipides (PC) qui vont réduire la neuro inflammation  - la consommation de petits poissons gras er des cures d'huile de foie de morue (citronnée) est déjà très bénéfique
  • La vit C présente des propriétés antioxydantes fort intéressantes dans ce contexte en neutralisant les radicaux libres. Ella agit comme un véritable "bouclier" anti radicalaire > préférez une forme tamponnée (non acide) et pensez aux fruits et légumes crus afin de protéger cette précieuse vitamine si sensible à la chaleur et à l'oxygène 
  • Les études ont mis en évidence des déficits en magnésium chez les sujets TDAH

Les plus documentés sont le L thréonate de magnésium qui va augmenter les taux de magnésium intra cérébraux ainsi que le magnésium CDP citicholine qui va moduler les récepteurs H3 via son action sur la neurotransmission cholinergique.

  • les processus de méthylation doivent être assurés grâce à un statut optimal en vitamines B6, B9, B12, en zinc, en SAMe principalement. Un dosage sanguin est indispensable avant toute supplémentation
  • Les études ont mis en évidence que la sévérité des symptômes du troubles de l'attention sont en corrélation avec de faibles statuts en  vitamine D3 et la vitamine A. Les posologies doivent être adaptées à l'âge de l'enfant 
  • le butyrate peut être apporté directement mais le mieux est d'apporter le substrat aux bactéries productrices de butyrate afin de favoriser leur croissance et développement (Firmicutes) > les amidons résistants seront bienvenus 
  • la L théanine est documentée pour améliorer la qualité du sommeil et moduler l'anxiété des sujets TDAH

Je cite seulement deux plantes à envisager uniquement en l'absence de traitement médicamenteux.

  • Bacopa monnieri : riches en saponines qui ont une action anti oxydante assurant la neuro protection 
  • Safran : inhibe la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline + action anti inflammatoires et neuroprotectrice 

Pour conclure

J'espère que cet article vous aura offert de nouvelles perspectives d'accompagnement des troubles de l'attention. La prise des compléments alimentaires cités doit être envisagée selon les conseils du médecin ou du thérapeute. N'hésitez pas à me contacter si vous souhaiter des conseils personnalisés. 


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1 Commentaires

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Anonyme
31 AOÛT 2025 à 17:41

Excellent article très instructif.
Merci pour toutes ces infos

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